La couleur a une odeur

La couleur de ma pinte de bière. Jaune.

Jaune. Orange. Œillets d’Inde, fleurs comestibles. Près des temples, les étals regorgent de fleurs. Vives et habiles, les femmes les assemblent en de belles guirlandes. Dans les temples, en colliers au cou des divinités, Vishnu, Ganesh et les autres, aux calandres des véhicules, les fleurs sont partout. Rideaux de fleurs dans les salles de mariage, en pampilles le long des colonnades, elles sont le symbole des festivités. Linceuls. Fleurs jetées à la volée sur la chaussée, dans le tohu-bohu, au passage du convoi mortuaire, elles revêtent un caractère sacré.

Rouge. La douceur de la rose et la couleur puissante du sang. C’est le bindi, le troisième œil mystique, symbole de la bonne conscience, de la bonne fortune et des festivités. Elle marque le front des hommes, des femmes et des enfants. C’est aussi la couleur prédominante du madras, du piment, de la pomme grenade et d’une variété de bananes.

Détail d’un sari ou saree, motif madras

Blanc. Jasmin, petites clochettes odorantes, vasques de pureté. Dans les cheveux des femmes en saris colorés.

Les fleurs ont une odeur. Acre, forte et douce à la fois. Enivrante et entêtante. Elles recouvrent les odeurs de la vie pressée, de la rue et du bruit, de la crasse et de la misère. L’odeur de ces couleurs adoucit la vie, la rend plus gaie, belle et chatoyante. Elle chasse ce qui est gris.

La cuisine a des couleurs. Rouge. Odeur du piment, de la tomate et de la pomme grenade. Blanc. Odeur du lait de coco, du riz basmati et du yaourt pour tandoori. Orange, Odeurs du curcuma et du cumin pour biryani, couleur du safran. Des couleurs qui sentent bon.

Les couleurs ont des odeurs, des odeurs qui se mangent.

Water

Ce matin, j’ai nagé longueurs après longueurs, tout seul dans l’eau.

Les reflets mouvants du soleil sur le fond bleu de la piscine, la conscience de mon corps que je ne voyais pas et les mouvements réguliers de la brasse m’ont rappelé les piscines aux lignes brisées, inondées de lumière crue et les corps, parfois nus, chez David Hockney.

Je n’ai ressenti aucune fatigue, je n’ai pas manqué de souffle et j’ai fait le compte, un peu par orgueil. Aujourd’hui, j’ai arrêté après 40 longueurs et 40 minutes. J’ai accompli mon activité quotidienne. J’étais content, détendu. Je me sentais bien.

Direction la douche ! Un jeune surveillant de baignade, bienveillant et attentif m’a suivi dans les vestiaires, est entré dans une cabine de douche et, tournant le robinet d’eau, m’a dit : « Water is not coming, Sir ! ». Moi, déçu : « Oh ! I cannot take a shower then ! ». Il a continué : « Come to the gym, Sir ! ». Voilà un ordre qui me plaisait. J’allais pouvoir me laver.

Et au moment où, enfin sous la douche, j’ai actionné le robinet, anticipant avec plaisir la douceur brûlante et tonifiante de l’eau, un jet couleur rouille m’est tombé sur la tête !

Il ne me restait plus qu’à prendre une douche dans ma chambre et me sécher avec une serviette propre … et blanche ! Je vous rassure !

Boucle d’Or et Blanche Neige

Il était une fois Boucle d’Or et Blanche Neige qui étaient perdus dans une ville nommée Chaïnne, grande, laide et hurlante. Ils ne savaient pas où aller, comment se repérer, trouver la bonne maison. Ils étaient contrariés, impatients, fatigués ! Un jour, une gentille personne recommanda un courtier pour les aider. Ils étaient enfin rassurés. Le courtier, புரோக்கர்(Purokar, en tamoul, proche de broker, en anglais) s’appelait Senthil. C’était un jeune homme très sympathique qui les guida et leur proposa des visites. Mais voilà, rien ne convenait. Comme cela était frustrant ! Pourtant il fallait faire vite ! Ils ne voulaient pas vivre plus longtemps dans les hautes tours de Savera ! Malheureusement, Boucle Neige travaillait du matin au soir et n’était que très peu disponible, quant à Blanche d’Or, que des méchants appelaient « domestique », il ne pouvait rien faire. Senthil le Purokar était très gentil. Il réfléchit tout en lustrant son cellulaire, sourit et accepta de l’aider.

Un jour, ils visitèrent quatre appartements. Ils étaient tous très grands, comprenaient 3 chambres et 3 salles de douche, avaient l’air conditionné et des ventilateurs au plafond dans toutes les pièces. Les cuisines étaient équipées et il y avait même des arrières-cuisines, petites pièces d’eau pour les « personnels de maison ». Les immeubles étaient sécurisés et gardés. Et ils étaient surtout très chers. Waouh ! Wow !

Non, faut quand même pas exagérer. Ce n’était pas grand comme ça !

Le premier était proche du travail de Boucle Machin, mais il était assez minable. Le second avait 4 chambres, c’était vraiment très grand. Les troisième et quatrième se situaient en un même lieu inconnu, au nom si étrange de Nungambakkam, à 30 minutes en carrosse du travail de Boucle Machin. Le troisième était très bien mais trop cher. Le quatrième était très bien aussi mais il y avait un terrain de basket public juste à côté et les « boum-boum » des ballons à longueur de journées, Blanche Truc ne pourrait certainement pas les supporter ! Ils rentrèrent fort déçus !

Phonologie pour les Nuls

Alors, le Purokar – prononcer « p » comme « b », « u » quasi muet, « r » roulé, « k » très appuyé et « a » comme schwa [ə] – leur fit visiter deux autres appartements quelques jours plus tard. Le premier était assez quelconque et le second, très bien mais très vide, jouxtait un temple de prières dans un quartier assez moche. Les grandes illuminations, Boucle Blanche ne pourrait certainement pas le supporter non plus ! Ce fut alors une nouvelle déception mêlée d’une frustration grandissante.

Pendant ce temps, broker et propriétaires chennaïtes n’y allaient pas avec le dos de la cuillère. Les deux compères, Bouche Truc et Branche Machin étaient de bons poissons à manger ! Pensez ! Un mois de commission pour l’un, entre 100 000 et 120 000 INR (Indian Roupies), soit 1 Lakh à 1 Lakh2 (1200 à 1500 €) charges comprises, de loyer pour les autres. De plus, ces derniers réclamaient 6 à 10 mois de caution ! Alors là, c’était 600 000 à 1 000 000 INR, soit 6 à 10 Lakhs, soit 7600 à 12600€ … Oh ! My Gosh ! Bruce Touche et Branle Malin en avaient la tête qui jouait un remake de L’Exorciste ! Rien que cela, ma petite Mère, mon petit Père ! Et oui, India était un pays émergeant vraiment gourmand !

Money, Money, Money, Must be funny, Always funny, In the rich man’s world !

Narrateur : Désolé, je ne suis plus en mesure de donner suite à cet épisode actuellement … Merci de rester connectés !

Restaurant Krishna

Restaurant Krishna, 100% végétarien

Je dîne seul ce soir dans ce restaurant qui est devenu notre cantine. Cela me rend plus « sensible » à ce qui m’entoure. Le thé que l’on vient de m’apporter est brûlant, je le laisse refroidir pour aligner ces quelques lignes. Au cours de mon repas frugal, j’ observe à loisir, sans insistance déplacée.

La table à ma gauche est composée d’une famille de 6 personnes, sans doute musulmane. Trois femmes d’âges différents vêtues de noir, un homme et deux enfants. Sur la banquette me faisant face, une femme, son jeune enfant et l’homme au ventre proéminent se tiennent côte à côte. L’enfant a une petite voix nasillarde, l’air malin et mignon. Il mange distraitement et se laisse nourrir docilement. Sa mère avance la nourriture au bout de ses doigts. Rien ne coule, rien ne tombe. Les petites bouchées arrivent juste dans la bouche de l’enfant. Il les prend du bout des lèvres, proprement sans se salir. C’est au tour du père de le nourrit. Il utilise une cuillère.

Sur la banquette qui fait face, les deux autres femmes (une sœur et la mère du père, peut-être) et un adolescent accroché à son smartphone, comme le sont tous les jeunes. Il attend patiemment son repas. Tous sont calmes, tranquilles, attentifs les uns aux autres. Les regards qu’ils se portent en témoignent. Ils communiquent presque par le regard. Ils ont l’air serein.

Les plats arrivent, apportés par un serveur sans âge. Aussitôt, ils se les partagent et mangent avec plaisir Le serveur pose le premier plat devant l’homme. Il le passe aussitôt à sa femme. Tous les deux se partagent ce plat. Les échanges sont feutrés, discrets. Ils se sourient.

A ma droite, l’homme est seul. Comme moi ce soir. Lui, avec son portable collé à son oreille depuis qu’il est arrivé, il mange. Il parle. Il n’est plus seul. Il ne se sent pas seul . Moi, je ne mange plus. J’écris dans mon petit carnet vert.

Mon serveur à grosses moustaches est aux petits soins avec moi. Il s’interroge. Pourquoi suis-je seul ce soir ? Où est mon ami ? Je lui parle d’un dîner entre collègues. Au moment de passer ma commande, je lui avoue avoir mal au ventre. Il me conseille le riz frit aux petits légumes, sans épices … à l’indienne ! Puis me propose de boire un thé. L’intention est là et elle me touche.

Son nom est Madhan et dit avoir 54 ans

Ce soir-là, le restaurant est assez calme. Je me laisse porter par le va-et-vient des serveurs alertes, maîtres de leur service, ainsi que par le ballet des busboys en uniforme bleu nuit, s’appliquant à débarrasser et remettre en place les tables avec une rapidité surprenante. Cette valse m’étourdit presque. Je pourrais rester là longtemps, sur ma banquette, l’esprit engourdi.

Tout en surveillant leur section, des serveurs attendent quelques instants avant d’apporter la suite des plats à leurs clients. Ils s’adossent alors contre un pilier ou un mur et discutent à voix basses. Puis ils rient, épaule contre épaule, aiguisant ma curiosité . Que se racontent-ils ? Il arrive qu’ils se prennent par la main, la caresse ou que leurs doigts s’entre-croisent. Autre culture !

J’aime tous ces moments !

J’aime aussi ces regards qui me sont adressés. Ils sont chaleureux. Une façon de me dire que je ne suis pas seul. Certains m’approchent et me glissent quelques mots aimables. Nous échangeons des sourires.

Je me sens bien. Il est 20h50. Je peux boire mon thé maintenant.

Savera

C’est l’un des hôtels mentionnés dans « Le Routard », comme ceci : « Grand hôtel d’excellent standing, aux chambres rénovées et contemporaines dans l’excutive tower, plus vieillissant dans l’ancienne aile. Hall élégant, chambres confortables. Très belle piscine. A noter, la qualité du buffet, un resto sur le toit-terrasse, cuisine de l’Inde du nord, et le Malgudi, un très bon resto de spécialités du sud. ». Afin de compléter cette description « honnête », il faut ajouter les 4 restaurants, le coffee-shop, le bar-resto-club ouvert sur la piscine, la salle de sport Body Lyrics, avec un centre de rééducation fonctionnelle (Eric y reçoit ses soins de kiné 3 fois par semaine).

Savera emploie une armée de personnels : des portiers, des bagagistes, des agents de sécurité que nous voyons du matin au soir. A quel moment sont-ils en pause ? Dès l’entrée dans le hall majestueux, nous sommes accueillis par les « Namasté » et les sourires des réceptionnistes, des comptables, du Duty manager, de tous les employés présents à leur poste. C’est chaleureux et réconfortant ! On prend soin de nous !

Savera nous a été recommandé par le prédécesseur d’Eric pour toutes ces raisons et aussi parce qu’il se situe à 10 minutes à pieds des Bannari Amman Towers, où se trouve le Bureau de France, hébergeant l’Institut français. C’est donc très pratique. Il donne directement sur la Docteur Radha Krishnan Salai Road, une avenue très passante et qui fait face à l’auto-pont, sous lequel dorment des dizaines d’hommes à la nuit tombée. Les rickshaws sont disponibles 24/24 juste à la sortie de l’hôtel. Deux excellents restaurants végétariens, extrêmement bon marché,  se situent à 100 mètres de notre lieu de résidence temporaire. Dès que nous sortons de l’hôtel, les conducteurs de rickshaw nous interpellent et sont prêts à nous « peindre la ville en rose » moyennant des sommes exagérées – ils le savent et en rient – que nous négocions à la baisse, très facilement, à chaque fois !

Nous avons changé de chambre trois fois déjà depuis notre arrivée le 7 novembre. C’est l’histoire de Boucles d’Or et des trois Ours ! Du 5ème étage dans une chambre standard (trop banale), nous sommes descendus au 4ème étage, face aux ascenseurs (trop bruyante), pour arriver enfin au 8ème étage, avec vue sur la ville, dans une executive room (comme elle est confortable et jolie !). Nous renouvelons notre séjour chaque semaine jusqu’à avoir trouvé un appartement. Le personnel nous considérerait presque comme des « résidents longue durée », ce qui ajoute au sentiment de confort et d’intimité …. un peu comme dans un EHPAD, quoi !!! 😁

C’est dans la salle du restaurant « The piano » que le buffet du petit déjeuner est servi. Là encore, du personnel à faire tourner la tête ! Il y fait un froid de canard – la climatisation fonctionne à vous décoiffer – et la musique indienne bat son plein – à fond la forme ! On y sert essentiellement de la cuisine indienne pour ce repas, c’est-à-dire ce que les Indiens mangent à tous les repas, no difference ! On y retrouve quand même, l’influence britannique avec les œufs préparés de diverses façons (scrambled, poached, fried, hard boiled … brouillés, pochés, sur le plat, durs…), les baked beans à la tomate, les tomates grillées, les petites saucisses (de poulet) et les toasts. Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas été aventureux, parce qu’Eric mange très peu le matin de bonne heure, et moi, à cause de mes petits problèmes … hum, … ! Nous privilégions donc, pour le moment, les cornflakes avec du miel et du yaourt, les fruits, les toasts beurre-confiture ainsi que le breakfast, le weekend. Le café et le thé sont toujours au lait, servis dans de petits gobelets métalliques posés sur des soucoupes plus larges à hauts bords. Le serveur verse le lait de très haut, un peu comme on sert le thé au Maghreb. On transvase ensuite le breuvage du gobelet à la soucoupe de façon à le refroidir, mais aussi pour dissoudre le sucre pendant le processus de transvasement. C’est intéressant et beau à voir. On boit généralement plus de thé que de café, et ce dernier est vraiment à mon goût.

Nous avons dîné une fois au Bay 146. La musique lounge et l’air plus frais du soir sont agréables. Un écran géant retransmet des matches de cricket et de football, y compris féminin, que personne ne regarde. La cuisine est internationale, à l’indienne, assez épicées. On peut y consommer de l’alcool et fumer. Les jeunes émancipé.e.s y viennent et se lâchent, comme tous les jeunes ! Sauf que l’on est en Inde. Et sur ce point, lorsque j’en aurai plus vu, je vous en rendrai compte. En attendant, c’est bon de boire une bière Booty Mug !

Aujourd’hui, il fait gris …

Vue de Chennai de notre chambre au 8ème étage

Comme c’est drôle ! J’ai commencé à écrire ces articles de façon intuitive, spontanée, sans trop réfléchir au fond ni à la forme, les mots s’alignant et formant des phrases, des strophes, des paragraphes, des articles. C’était réjouissant ! Comme une évidence, c’était comme écrire le récit d’un long voyage, de vacances, de notre aventure qui serait de courte durée. Un peu comme si j’étais de passage, un bref passage.

L’arrivée à Chennai a tout bouleversé et m’a fait changer d’état d’esprit. Je le pressentais déjà à Delhi. Le défi me semble maintenant de taille, les obstacles assez hauts pour que je sois, ces derniers jours, désorienté. Aujourd’hui, il fait gris … Je suis en rupture de stock. Manque de repères, manque d’adaptabilité, manque de compréhension de mon nouvel environnement, manque d’accès à une autre culture. J’espère que les livraisons ne vont pas tarder mais je sais qu’elles arriveront !

Les idées me traversent l’esprit, les images photographiques et mentales s’accumulent, défilent devant mes yeux et dans ma tête, puis s’enfuient. Mon esprit s’enflamme. Rien ne s’arrête, je ne sais où ni comment me poser. Réfléchir, raisonner, résoudre lucidement le problème. Pourquoi cette parenthèse ? Rien ne m’est évident, tout est difficile et se délaye dans un océan … indien !

Qu’est-ce qui a donc changé ? Qu’est-ce qui fait que je sois en manque de mots, d’idées ? Qu’est-ce qui fait obstacle à ce point ? Pourquoi ne suis-je plus dans les mêmes dispositions qu’il y a 10 jours ? A l’évidence, je ne suis pas un touriste, on ne me tient plus par la main, on ne me guide plus, je ne suis pas de passage en Inde. Eric et moi y sommes pour vivre et nous installer à Chennai, pour un bon bout de temps. Cette notion change tout et me bouleverse. J’essaie pourtant d’appliquer la théorie du verre à moitié plein. Eric, ne voit que cette partie du verre alors que je ne vois, bien souvent, que la partie vide. Je suis précisément dans ce vide, en suspension, attendant de plonger dans le plein. Cette nouvelle situation est autant enthousiasmante et effrayante.

Pour la première, parce que c’était notre choix, que nous y avions beaucoup réfléchi depuis la Bulgarie, il y a plus d’une année. Nous en avions beaucoup parlé. Nous avions envie d’Asie comme on aurait une envie de riz basmati, blanc, long, parfumé. On ne reviendra pas là-dessus, pas de regret. Les gens partout sont accueillants, souriants, ouverts. Il y a de la couleur, même sur la peau, sur les fronts des hommes et des femmes. Cela les rend toutes belles dans leurs vêtements, parées de leurs bijoux. La nourriture, les spécialités de l’Inde du sud, variée et succulente, prend aussi toutes ces couleurs. « Namasté » a tout son sens.

Pour la seconde, parce que Chennai n’est pas une belle ville. Oh ! Il n’y a pas que de belles villes en France, me diriez-vous ! Mais ici, la laideur a une autre couleur ; sale, poussiéreuse, puante, triste. Elle touche les architectures disparates, désordonnées et informes , bouleverse notre orientation, nous pollue, nous agresse par le vacarme incessant. Parce que la misère, celle qui nous renvoie à notre humanité, celle des basses castes, s’affiche au grand jour, sur tous les trottoirs, sous les autos-ponts, à tous les coins de rues. A priori, personne ne la voit. Tous sont indifférents. Et moi, je ne sais pas comment gérer cela. Tout est assez choquant.

Mon esprit préoccupé et confus ne laisse pas de place à la « zénitude ». Je m’étais portant promis de fréquenter un ashram dès notre arrivée ! Il est encore trop tôt. L’installation dure mais se fera. La recherche d’un appartement prend du temps, le choix n’est pas simple ; standards différents, prix élevés pour les expatriés, choix du quartier dans une ville que nous ne connaissons pas encore, manque de disponibilité – Eric part tôt et rentre tard, très (pré)occupé par le travail -, manque d’initiative, Eric est seul, le locataire et il a, seul, affaire avec les propriétaires et les agents. L’agent immobilier du moment nous conduit le soir à travers les embouteillages, les distances me semblent longues et interminables dans le trafic aux heures de pointe. La fatigue et le stress s’ajoutent à tout cela. J’ai hâte d’être installé, d’avoir nos papiers régularisés, d’avoir reçu notre déménagement, d’avoir trouvé nos nouveaux repères, de ne plus avoir mal au ventre. Car également, sur ce front-là, nous sommes sur nos gardes. Nous « observons » notre organisme. Attention à l’eau, à la nourriture. Ne pas forcer sur les épices présents dans beaucoup de plats est le maître-mot. Le changement de régime alimentaire a quand même un impact, l’équilibre est bouleversé. Je ne suis pas un bon équilibriste. De petits et légers dysfonctionnements apparaissent, sans grave conséquence pour le moment. On nous dit que c’est inévitable. Une fois franchie cette étape, nous serons « immunisés ».

Pour toutes ces raisons, mes idées s’éparpillent et je peine à les regrouper. Quel est donc le sens à donner à ce blog ? Doit-il être le reflet de la vérité, crue, brute et intime ou n’exister que pour vous faire rêver ? Que recherchez-vous ? Que voulez-vous lire ? Que voulez-vous voir ? Un – faux – paradis exotique, carte postale d’un merveilleux séjour, ou notre/ma vraie vie ici, en prenant le risque de me mettre à nu et vous dévoiler une partie de moi compliquée et complexe ? Je vous le demande !

Aujourd’hui, il fait gris, vraiment gris. Soyez patients, indulgents, le temps de faire mes preuves, que cette sale période soit passée. Prenez mes articles tels qu’ils sont, en attendant mieux. Ce que j’essaie de vous dire, c’est qu’au moment même où j’écris les lignes de cet article, je ne sais pas où je vais, où je vous conduis. Je ne sais pas ce que je vais écrire après, quelles formes et quels tons donner à mes prochains écrits. Alors, c’est maintenant que je plonge dans mon verre d’eau. Je vais juste écrire, comme ici, des lignes très personnelles, intimes. D’autres fois, elles seront légères ou profondes, sincères ou loufoques, drôles ou tristes, ce sera selon le temps, l’humeur. C’est peut-être ce que vous souhaitez lire. Une réalité, la mienne en tout cas, sous toutes ses facettes. Et s’il y a aussi des facettes à l’Inconnu, c’est justement cela qui m’inquiète et qui m’excite.

Maintenant que j’y suis, je dois me trouver. Je dois me prouver que tout est possible. Ma tâche n’est pas simple. Les exigences que je me suis fixées sont fortes et je ne voudrais, en aucun cas, ni vous décevoir, ni me décevoir. Vous l’aurez peut-être compris à travers les lignes de cet article, je suis déjà complètement et obsessionnellement envahi par ce blog. Reste à prendre un peu de distance pour rester lucide, observer le monde qui m’entoure, respirer et me laisser flotter sur les eaux du verre à moitié plein.

Namasté Chennai

Bienvenue à Chennai, capitale de l’état du Tamil Nadu dans le sud-est de l’Inde. Ville de 8 millions d’habitants. Nous avons la chance d’être attendus par un chauffeur réservé par l’Institut français depuis Delhi. Nous arrivons aux heures de pointe et mettrons près d’une heure à atteindre notre hôtel, dans le quartier de Mylapore, non loin du Bureau de France où Eric travaille.

La mer est toute proche, golfe du Bengale. Nous y sommes allés dimanche dernier. Immense plage de 13 km presque déserte ! Il faisait trop chaud en ce début d’après-midi. On nous dira plus tard que les gens s’y rendent très tôt le matin ainsi qu’au coucher du soleil, vers 18 heures. C’est alors que tous les petits stands de rue, les street food, sont prêts à servir du poisson sous toutes ses formes. Nous irons le week-end prochain puis nous en rendrons compte !

Mais que dire de cette ville dans laquelle nous entrons pour la première fois ? Quels sentiments nous inspire-t-elle à première vue ? La chaleur, en quittant l’aéroport, est la première sensation. Puis vient le bruit des klaxons. Ensuite, c’est l’air un peu chargé – de quoi ? – qui rend palpable la touffeur. Enfin, ce sont les gens. Leurs regards. On y lit de la bienveillance, comme un signe de bienvenue. La toute première impression est plutôt positive. Dans la voiture climatisée, nous filons vers notre confort et les images défilent. Le monde. Toutes ces rues et ruelles surpeuplées, encombrées de gens qui se côtoient sans se bousculer, de miséreux, prisonniers de la caste à laquelle ils appartiennent, allongés à même le sol, endormis au milieu de ce tumulte, assis en tailleur, hors du monde, comme en méditation. Il y a les marchands ambulants, frôlés par toutes sortes de véhicules, encombrant et ralentissant la circulation, que rien ne vient perturber. Il y a les vendeurs dans des échoppes minuscules violemment éclairées. Encombrées encore, sont les rues, par les poubelles et les tas d’ordures, sur lesquels les oiseaux, les chiens et les rats viennent fouiller. Des images de la Thaïlande et de Bangkok d’il y a 30 ans, surgissent.

Nous sommes bien dans un autre monde ! Ailleurs !

Delhi, Old et New

Dans le grand salon de l’hôtel avec un thé de bienvenue !

A travers le smog, emportés par le chauffeur nous conduisant à notre hôtel, nous nous sommes glissés, passifs, dans un confort brumeux, comme enveloppés dans un cocon. Ne pas déjà penser, être pris par la main, se laisser guider, ne rien encore entreprendre, sachant que cela ne durera pas. Il fallait en profiter ! Pendant trois jours, Eric a pris ses fonctions à l’Institut français, épaulé par ses nouveaux collègues. L’exercice est, et sera exigeant pour lui sur cette mission. C’est déjà moins confortable ! Il prend à bras le corps ses nouveaux dossiers, il les embrasse. Moi, je profite et prends mon temps. Je ne serai pas touriste longtemps car la réalité va me rattraper à Chennai. Mais, pour l’heure, j’en suis un et je m’y emploie.

Un petit effet devant India Gate, comme le font tous les villégiateurs

Nous sommes tout de suite frappés par le trafic fluide de la circulation alternée, le ballet des véhicules abordant les ronds-points dans un concert incessant de klaxons. Ce que nous remarquons ensuite, c’est la végétation luxuriante qui borde les larges avenues de New Delhi. Enfin, ce sont les forteresses des temps nouveaux, strictement surveillées, que sont les ambassades, les bâtiments gouvernementaux, les immeubles d’habitation et l’Institut français, cachés par cette végétation et devant lesquels les gardes de la sécurité restent très vigilants. Dit comme cela, c’est beau, esthétique, tranquille. C’est New Delhi, la partie de cette ville de 20 millions d’habitants, vestiges de l’empire britannique. On n’y voit pas de magasins, pas d’échoppes, pas de stands de rue. Pour côtoyer des gens, faire ses emplettes, il y a les grands centres commerciaux, les shopping center, où tout est chic et cher ; nous ne nous y sommes pas rendus.

Notre quotidien commun est ritualisé. Avec son bras immobilisé, j’aide Eric dans les tâches simples, nous descendons pour SON petit déjeuner – le mien sera pris vers 10 heures tous les matins, petit privilège ! Nous nous reverrons vers 18h30. Les deux séances de kinésithérapie pendant notre séjour et nos dîners ponctuent nos soirées. Les spécialités culinaires sont savoureuses, variées, délicieusement épicées et sont un enchantement pour le regard. Le riz et le « pain » – différentes sortes de galettes – sont la base de toute nourriture.

Vous aurez ainsi compris qu’Eric n’a vu de New Delhi que le trajet de dix minutes à pieds, entre l’hôtel et l’Institut. Le soir, je lui décrivais mes visites par le menu, photos à l’appui.

Khan market est coincé dans un mouchoir de poche. La circulation est chaotique, l’endroit est bruyant et les boutiques, minuscules comme des mouchoirs, vendent à la foule bigarrée, composée pour beaucoup par les touristes, des vêtements ethniques, des bijoux, des smartphones, des airs conditionnés, des purificateurs d’air et d’eau, de la nourriture, et j’en passe … De nombreux restaurants, pas repérables au premier coup d’oeil et des cafés-pâtisseries « à l’européenne » et aux consonances françaises, invitent à l’orgie gastronomique ! Il y a également beaucoup de couleurs. Et surtout, c’est dans une pharmacie, au détour d’une ruelle, que j’ai acheté les fameux masques anti-pollution ! Mon but était atteint !

Un écrin de verdure dans un environnement pollué, Lodi Park n’en est pas moins un très bel endroit. Les jardins sont dessinés et entretenus à l’anglaise, des monuments anciens y sont plantés : une mosquée, des tombes, une forteresse des XVème et XVIème siècles, des écureuils, des vendeurs partout … et des lieux d’aisance, comme le parc, très bien entretenus ! Les amoureux se cachent des nombreux gardes afin de mieux se bécoter, les futurs mariés prennent la pose pour les photos, les femmes dans leurs merveilleux atours. Il y règne un calme que seuls les oiseaux et le chuintement des tuyaux d’arrosage viennent agréablement perturber.

Il aura fallu que je me perde parmi ces avenues toutes identiques ! Circulation à gauche, nombreux ronds-points, flots incessants, indications déroutantes des noms de voies. Par où aller ? Et tout-à-coup, le cimetière chrétien ! Le calme au coeur de la ville, dérangé par les battements d’ailes des corneilles et des mainates et les sauts agiles des écureuils qui m’accompagnent. Dans leur immobilité éternelle, dans ce silence permanent hors du bruit de la cité, les tombes aiguisent ma curiosité. J’étais venu voir ce qui faisait la différence entre occident et Asie ! C’était sans comprendre a priori. Les tombes sont toutes décorées et recouvertes de fleurs et de pétales. C’est coloré, chatoyant. C’est beau, surprenant ! A posteriori, j’associe ce rituel à Diwali, la fête des Lumières durant le mois lunaire ! L’une des plus importantes en Inde. Cette année, c’était le 27 octobre. Cinq jours de célébrations. C’est un festival de blanc, de jaune, de orange, de rose, de violet et ça sent le jasmin !

J’ai quitté le cimetière pour me rendre à India Gate. Cette porte monumentale au centre d’un gigantesque rond-point ceinturé d’une clôture massive, est un peu notre Arc de Triomphe. Elle abrite la flamme du soldat éternel, notre soldat inconnu. Elle a été édifiée en souvenir de la Première guerre mondiale et de la troisième guerre anglo-afghane en 1919. Architecte britannique, architecture britannique ! Voilà pour le côté « guide ». On doit montrer patte blanche avant de pénétrer cet espace ; portiques pour femmes, portiques pour hommes, un militaire contrôle mon sac à dos. Deux choses liées l’une à l’autre attirent mon regard et suscitent mon intérêt. D’abord, la foule colorée, composée de jeunes en vadrouille, de familles, de classes avec leurs professeurs, beaucoup de jeunes en groupes. Des groupes de jeunes garçons, des groupes de jeunes filles. et des amoureux qui se prennent en photo. Les poses, ils aiment ! Et j’aime les regarder. Les femmes portent des saris, des salwar-kameez, des lenghas. C’est magnifique ! Certains hommes portent les lunghis et des dothis, arrangés selon la classe sociale à laquelle ils appartiennent, jusqu’aux chevilles pour les uns, remontés entre les cuisses et attachés à la taille pour les autres. La seconde chose qui me frappe, ce sont les vendeurs ambulants. Il y en a partout. C’est absolument extraordinaire ! On peut y acheter des ballons, des fruits que je ne connais pas, de la nourriture que je ne pourrais pas nommer. Il y a aussi des « cureurs » d’oreilles ! L’un d’entre eux m’a fait cette proposition … que j’ai déclinée en dodelinant de la tête à l’instar des Indiens. Enfin, j’ai essayé de mon mieux !

Au coeur de l’India Gate, la flamme du soldat éternel

En sortant de l’hôtel, un taxi tente avec succès de me servir de chauffeur. Il me conduira au musée archéologique, m’y attendra 2 heures, puis j’irai à Khan market pour une course et enfin, il me ramènera à l’hôtel. Il m’en coûtera 600 roupies indiennes, soit 7,60 euros. Hélas, j’ai oublié mon smartphone. Il n’y aura donc pas de photos pour illustrer ce passage ! Je tenterai de restituer l’ambiance de cette visite. Le musée contient environ 20 000 pièces. C’est un trésor ! Malheureusement, beaucoup de galeries sont fermées au public, dont la galerie des bijoux. Il est très fréquenté par les Indiens ; élèves en sortie pédagogique, familles. Certains y viennent dans un but récréatif (le tarif est incitatif, 25 roupies pour les Indiens, 300 roupies pour les étrangers, normal). Beaucoup s’assoient sur les banquettes et bacouettent comme s’ils étaient au jardin, dans la rue ou à la maison. Le ton monte comme lors d’une altercation. Mais non, tout est normal ! Les élèves, eux, courent dans tous les sens, ne regardent rien. Les enseignants sont impuissants, dépassés … ou indifférents. Très peu de visiteurs étrangers. L’audioguide est compris dans le prix et propose une visite en 90 minutes autour des plus belles pièces. Les oeuvres sélectionnées sont les plus représentatives et je bénéficie d’un éclairage pertinent. Je m’arrête également sur ce qui attire mon regard ; des bronzes, des peintures miniatures de la période moghol, mais également des plus anciennes. Cependant, je ne fais pas la différence entre un bronze du XIVème et un autre du XIXème représentant Shiva, par exemple. Je ne comprends pas. J’apprécie l’esthétisme de l’objet par la finesse, l’élégance et le raffinement, mais j’ai du mal à le mettre dans un contexte historique et artistique et du coup, quelque chose m’échappe me laissant insensible à ce que je vois. C’est un peu frustrant. Un Ganesh, un Vishnu, en pierre ou en bronze des Xème, XIVème ou XVIIIème siècles, reste pour moi le même objet d’art. Bon, là, il y a du travail à faire …

Ensemble de mausolées classé patrimoine mondial de l’UNESCO
https://whc.unesco.org/fr/list/232/

Humayun’s Tomb sera ma dernière visite à Delhi. Nous sommes donc la veille de notre départ pour Chennai. La tension monte, je me suis éloigné de l’hôtel. Pas facile de négocier avec le conducteur du rickshaw. Le compteur est présent mais il n’est pas branché … ou ne l’a jamais été (mauvaise langue ) ! Je quitte le cadre-confort du centre de New Delhi pour découvrir un autre aspect de la ville, plus réel ; bidonville en bordure de route, Indiens, hommes, femmes et enfants, couchés à même le trottoir défoncé, sales, poussiéreux, déguenillés, nus. Cette vision défile sous mes yeux très vite. Le conducteur ne connaît pas le l’endroit, il demande. Je suis assez surpris. Il n’ose s’aventurer au milieu d’un chantier. Une petite route caillouteuse s’ouvre et j’insiste pour qu’il me dépose juste à l’entrée. Il est rassuré de voir des congénères et beaucoup de visiteurs. Droit d’entrée : 35 roupies pour les autochtones, 600 roupies pour les étrangers, normal ! Nous entrons au coeur du XVIème siècle. Le mausolée sera précurseur du Taj Mahal de huit décennies. Plusieurs édifices ponctuent le trajet. Le tombeau de Humayun trône en majesté dans le parc. On accède au cénotaphe par un escalier en pierre, très raide qui donne accès sur une large terrasse entourant l’édifice. Des panneaux de marbre blanc en moucharabieh laissent passer la fraîcheur et la lumière. Le style moghol dans toute sa splendeur ! Je me promène, prends mon temps, regarde aussi bien les autres visiteurs que les bâtiments. Je prends beaucoup de photos. Tout est splendide ! Soudain, je suis abordé par un jeune agent de la sécurité. Je pense tout de suite à une faute commise. Aurai-je piétiné la pelouse ? Ecrasé ou cueilli une fleur ? Marché sur le tuyau d’arrosage ? Affolé les oiseaux ? Regardé avec insistance les belles personnes ? Non, rien de tout cela. Ce jeune garde, avec sa petite idée derrière la tête, a vu s’approcher le badaud, moi en l’occurrence, m’a fait des avances, se prenant pour un guide, et avant que je n’ai eu le temps d’éternuer, il me récite la leçon d’histoire. Il est charmant, ne me demande rien et m’entraîne à sa suite, délaissant son poste. Nous passons rapidement d’un bâtiment à un autre. Il veut faire vite. Cela m’amuse car il est assez mal à l’aise. Tout-à-coup, à l’intérieur d’un petit bâtiment isolé, dont les inscriptions aux murs ne laissent aucun doute (les amoureux s’y retrouvent), il me dit « bakchich » et me serre dans ses bras. Les miens m’en tombent. Il prend ma main et ne la lâche plus. J’en ai quand même besoin pour le lui donner. 100 roupies feront l’affaire. Il est content. En sortant de la petite pièce sombre, il voit deux autres de ses collègues. Pris à défaut d’abandon de poste, il y retourne prestissimo, et moi, me voilà comme pris pour une faute que je n’ai pas commise !

Welcome to India !

Tout a commencé dans l’aéroport. Une odeur indistincte, un léger voile dans l’air. Une sensation désagréable au creux de l’estomac et un étau qui enserre la tête. Mettre cela sur le compte du voyage, de la nuit sans sommeil, de la fatigue qui s’ensuit, du décalage horaire et du retour sur le plancher des vaches, il n’y avait qu’un pas ! Nous n’avons pas compris, nous n’avons pas su, ni alors, ni à l’hôtel. Ce n’est que le soir, aux nouvelles télévisées et le lendemain, dans les journaux locaux, que nous avons pris conscience de « l’affaire ».

L’enfer de la « chambre à gaz », titraient les journaux du lundi 4 novembre. Mon petit déjeuner a du mal à passer ! Où nous sommes-nous embarqués ? Mais où sont les masques ? Vite, il nous en faut ! Alerte maximale !

Voici pourquoi la capitale de l’Inde est une chambre à gaz.

Et puis, c’est comme si ça n’avait aucune importance, parce les Delhiites vivent avec depuis toujours, un peu plus ou un peu moins, quelle différence ? Ils se décrivent comme de gros fumeurs de toutes façons. Alors, les fumées causées par les brûlis du Penjab voisin, la circulation intense, l’industrie, les mauvaises circonstances météo – manque de pluie et de vent -, ne feront pas changer les habitudes, le mode de vie, prendre conscience du grave problème ! Beaucoup portent, qui un masque, qui un mouchoir, qui un voile, qui une étole sur le nez, et voilà ! Nous aussi, et voilà ! On va même au concert … C’en est même devenu un accessoire de mode !

Soon we’ll come !

Tout est allé très vite. De la gare de Bayeux Normandie à nos sièges du Boeing 787 Dreamliner de Air India, nous y sommes arrivés d’un jet !

Strike the pose !

Après un déjeuner chez Patrick à Paris, il nous met dans un taxi. Mais avant, la photo-souvenir s’impose !

L’attente est plutôt longue à l’aéroport. Afin d’éviter le stress, nous sommes convenus d’arriver assez tôt … nous avons 3 heures d’avance ! Mais, heureux, nous voici installés – presque – détendus !

Sièges 17D et 17F. 17E a été bloqué pour nous.
Merci l’hôtesse ! Merci Eric !
Détente ! Un apéritif indo-européen. Le vin est indien.