Water

Ce matin, j’ai nagé longueurs après longueurs, tout seul dans l’eau.

Les reflets mouvants du soleil sur le fond bleu de la piscine, la conscience de mon corps que je ne voyais pas et les mouvements réguliers de la brasse m’ont rappelé les piscines aux lignes brisées, inondées de lumière crue et les corps, parfois nus, chez David Hockney.

Je n’ai ressenti aucune fatigue, je n’ai pas manqué de souffle et j’ai fait le compte, un peu par orgueil. Aujourd’hui, j’ai arrêté après 40 longueurs et 40 minutes. J’ai accompli mon activité quotidienne. J’étais content, détendu. Je me sentais bien.

Direction la douche ! Un jeune surveillant de baignade, bienveillant et attentif m’a suivi dans les vestiaires, est entré dans une cabine de douche et, tournant le robinet d’eau, m’a dit : « Water is not coming, Sir ! ». Moi, déçu : « Oh ! I cannot take a shower then ! ». Il a continué : « Come to the gym, Sir ! ». Voilà un ordre qui me plaisait. J’allais pouvoir me laver.

Et au moment où, enfin sous la douche, j’ai actionné le robinet, anticipant avec plaisir la douceur brûlante et tonifiante de l’eau, un jet couleur rouille m’est tombé sur la tête !

Il ne me restait plus qu’à prendre une douche dans ma chambre et me sécher avec une serviette propre … et blanche ! Je vous rassure !

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