Chez nous

Le jour de la Saint Valentin, cela faisait deux mois que nous avions emménagé à Rena Apartments. Nous étions des happy Valentines ! Et nous le sommes toujours.

Papier de coton de la fabrique artisanale de Puducherry

Compte tenu de notre situation que je développerai ci-après, nous essayons de faire de notre appartement un lieu dans lequel on se sent bien, un nid douillet où on peut cocooner. La vie trépidante en Inde et à Chennai impose d’avoir un havre de paix, un lieu de vie confortable pour pouvoir retrouver son énergie ou la mettre en veille afin de mieux se ressourcer … même si cela est souvent relatif (rappelez-vous le billet « Chennai, ou il n’y a pas de sots métiers »).

Laissez-moi donc vous décrire ici l’épine que nous avons sous le pied. Notre visa à entrée unique a expiré le 14 janvier. Depuis cette date, nous sommes dans l’attente d’une régularisation qui tarde à venir. Le stress et l’impatience ont quelque peu pris le dessus. Si nous sommes parfois apaisés, parfois agacés, notre situation a, malgré tout, évolué. La semaine dernière, Éric obtenait sa carte d’identité indienne, prête depuis le 18 janvier (4 jours seulement après l’expiration de notre visa), mais gardée sur une pile de dossiers au Ministère des Affaires Extérieures (MAE) à Chennai. L’intervention de la Consule générale de France a sans doute débloqué la situation. Quant à moi, ces mêmes autorités sont bien disposées à me délivrer ma carte, disent-elles, mais il leur faut l’aval de Delhi. Et de nouveau, c’est une partie de ping-pong qui se joue entre les deux administrations. Pourquoi, me demanderez-vous peut-être ? La raison est simple et maintenant évidente. L’Inde ne reconnaissant pas le mariage de personnes de même sexe, notre présence sur le sol indien relève d’une nouveauté qu’elle ne sait comment gérer d’une part, et est un sujet d’embarras, d’autre part car cela met en cause un agent de l’État français en possession d’un passeport officiel. L’ambassadeur, mis au courant, suit le dossier de près … disent les agents du service de l’ambassade. Hum, hum ! A voir ! Il devrait intervenir cette semaine après la visite du président américain. Et je referme cette parenthèse assez pénible pour justement reprendre la voie de ce qui nous apaise : chez nous.

Vous voyez à quel point Éric est contrarié !!! Hihihi !

Dimanche 23 février, nous avons farniente dans la matinée, puis sommes partis en « self tour operator » visiter deux églises et un temple hindou dans les districts de Mylapore et d’Egmore, au centre de Chennai.

Pour l’heure, je me sens plutôt d’humeur à vous faire entrer chez nous et vous faire découvrir tranquillement, notre déco en attendant notre déménagement.

Les petits fauteuils ont des coussins depuis aujourd’hui. Bien plus confortable !

Nous avions anticipé des aménagements à l’occasion de notre excursion à Kanchipuram, le jour de la fête de Pongal. Lors du passage dans la boutique qui a suivi la visite d’un atelier de confection de saris en soie, nous avons acheté des housses de coussins qui « habillent » les canapés et le fauteuil.

Notre belle sculpture en bois représentant la chasse aux tigres à dos d’éléphant trône en majesté sur un petit buffet. Elle est mise en valeur par une belle orchidée. Un paravent miniature en ébène serti de médaillons peints fait le pendant. Est venue s’ajouter une lampe dont l’abat-jour est à motif végétal. Éric l’avait achetée à Pondichéry lors de son dernier déplacement.

Cette sculpture vient de New Delhi, lorsque nous y étions fin décembre-début janvier.

Les sièges en rotin sont maintenant garnis de châles négligemment posés. Éric en reçoit un dès qu’il se rend pour la première fois à une réunion protocolaire (les établissements scolaires et universitaires en ce qui le concerne). Nous en avons maintenant un jaune, un bleu, un vert, un or et bleu et un rose. Combien en aurons-nous dans quatre ans ?

Il y a même un châle sur le lit … L’Or, J’Adore !

Les nouvelles lampes de chevet dans une chambre d’amis et celle posée au sol dans l’entrée sont nos derniers achats à la foire des artisans de la fondation Kalakshetra (souvenez-vous le billet « Ce soir, on danse »), ainsi qu’une paire de kartals et trois petits pots en laiton. Ceci a terminé de satisfaire nos envies de nouveautés. Et nous en sommes contents.

Les kartals sont des instruments de musique traditionnels. On passe le pouce et l’index dans les anneaux et on les frappe l’un contre l’autre. Les petits disques métalliques s’entre-choquent alors créant le rythme des chants et des danses.

Le ruban fait de lamelles de bambou reliées par des fils est minutieusement gravé de scènes « mytho-sacrées ». Les faces cachées nous amusent beaucoup. Au centre de chaque paire de lames, un médaillon rond amovible se soulève et laisse voir vers le haut, un animal, et vers le bas une position du Kamasutra. Dix poses au total ! Il y a de quoi fantasmer !

On a vraiment envie de retrouver nos effets, pour la plupart acquis en Bulgarie ! Créer un nouvel espace personnel, chercher les meilleurs emplacements, essayer, changer, revenir à ce que nous ne voulions pas deux minutes auparavant, discuter, pinailler, tergiverser, se prendre le nez et se le rendre, pour finalement être d’accord, trouver ce qui conviendra à tous les deux.

Et je n’oublierai pas Kamala en train de faire des chapatis et Bala en train de couper du vellam (sucre naturel brun). Nous avons fait installer un ventilateur dans la cuisine parce que ça va chauffer hot à partir d’avril-mai, à la saison chaude.

Kamala confectionne d’excellents chapatis. Ces galettes de pain non levé sont délicieuses avec les plats en sauce (curry, sambhar) et avec du houmous, par exemple.

Voilà, ce billet tout simple est terminé. Je voulais vous faire entrer dans notre intimité, vous inviter chez nous, partager avec vous notre quotidien, vous donner des envies d’Inde, en espérant vous retrouver dans le prochain billet qui décrira notre district, Mylapore.

Allez, encore un éléphant ! Très beaux effets, visuel dans cette boule ajourée en marbre, lorsqu’on y place une bougie, ou olfactif, lorsqu’on y place un cône d’encens.
C’est bien mieux comme ça et ce sera l’image de la fin !
Éric est d’autant plus content qu’il vient d’apprendre que son passeport avec le visa est en route pour Chennai. Il le trouvera au Bureau de France jeudi matin ! Bou -ou-ou !!! Et moi ?

4 réponses sur “Chez nous”

  1. Je rattrape le temps perdu la semaine dernière, mais comme on s’était parlé en direct… Me voici donc chez vous , c’est cool ! Pourquoi voulez-vous vos meubles de Bulgarie, vous en aurez trop ! Moi j’aime les éléphants et les orchidées, et les chaises en rotin avec les écharpes en soie de toutes les couleurs et les positions du Kamasutra des lampes (je les ai oubliées !)…
    Et les chapatis de Kamala, je suis sûre que je vais les aimer aussi ! En attendant de les goûter pour de vrai (pas cette année) je vais vous mettre l’eau à la bouche (même si je crois qu’avec la chaleur ambiante, ça ne vous fasse pas envie) : ce soir on dîne de la raclette ! Bon appétit et gros bisous à vous deux.

    1. On n’a pas de meubles de Bulgarie mais des objets et des tableaux. Les murs sont blancs et vides ! Mais on aime déjà ce que nous avons ici. Et pour ce qui est de la raclette, en effet, je vous la laisse car je suis en trop-plein d’épices et mon organisme n’en veut plus pour l’instant … Bravo à Tim pour la réussite de son concours. C’est top ! Bisous de nous deux.

  2. Coucou les princes
    Merci de continuer à nous faire partager ces merveilles. Ça fait rêver et voyager .. nous aussi on aurait besoin d’un peu de cocooning car nous pataugeons dans la boue depuis six mois .. alors la raclette oui .. mais les currys c’est encore mieux
    Gros bisous à vous
    Juliette

    1. Coucou les amis,
      Quel plaisir de vous retrouver ! Je fais de mon mieux pour donner des envies et/ou faire rêver. Si c’est le cas, j’en suis ravi ! Ici, on ne risque pas d’être dans la boue … mais attendons la saison des pluies à partir de septembre prochain car cela risque d’être assez épique ! Depuis hier, les currys me jouent de sales tours et je freine avec les épices ! Une passade !
      Bisous à vous deux de la part d’un bel oiseux et d’un travailleur de force …

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