Goa, qu’est-ce que c’est ?
C’est le plus petit état de l’Inde depuis 1987 et devenu indépendant en 1961. Il fête donc ses 60 ans de rattachement à l’Inde à force de grands panneaux sur les routes, manifestant ainsi une victoire de l‘Inde sur le Portugal. C’est aussi environ 120 kilomètres de côtes bordées de gigantesques et merveilleuses plages agrémentées de pins et de cocotiers.

Un ami nous demandait quel était l’état de propreté de ces plages car, il y a 25 ans, elles étaient immondes, disait-il. Aujourd’hui, elles sont nettoyées quotidiennement, les gens sont plus respectueux et ont conscience de la chance d’un tel environnement, certaines sont d’ailleurs protégées car les tortues de mer viennent y pondre entre octobre et mai et, entre juillet et août, elles sont désertes tant il y fait chaud. Goa n’est pas une ville, c’est le nom de l’état dont la capitale est Panjim (Panaji en konkani, langue officielle majoritaire d’origine indo-iranienne). C’est aussi la lumière du matin et les couchers de soleil qui enchantent car, contrairement à la côte est, on peut jouir chaque soir du soleil plongeant dans la mer. Les terres sont fertiles, les nuances de verts se côtoient ou se superposent, les paysages de cocotiers et de rizières et la végétation luxuriante sont un plaisir des yeux et nos sens sont en éveil constant. Depuis l’arrivée des hippies dans les années 60, Goa jouit d’une renommée mondiale et est prisée des touristes.
Le fleuve Mandovi depuis les hauteurs de Old Goa Paysages de rizières le long des routes Végétation luxuriante et la mer en arrière plan. Vue depuis notre chambre à Mandrem
Les plages
Je regarde la mer et je l’écoute. L’écume des vaguelettes meurt sur le rivage. J’observe le mouvement de l’eau et cette vision apaisante est propice à la méditation, ou à ce qui peut lui ressembler ; détente, relaxation, repos, bien-être, idées fluides, zéro stress … Je comprends pourquoi tous les enregistrements de musique zen incorporent ce bruit de va-et-vient qui dispose à la pleine conscience. Dès le matin, allongés sur notre transat, à l’ombre de canisses et face à une plage encore désertée, nous regardons cette mer qui bouge et vit. Le mouvement incessant des vagues qui finissent par lécher le rivage est une douce musique à nos oreilles. Éric, allongé à mes côtés, les lunettes de soleil m’empêchant de savoir s’il lit ou s’il s’est assoupi, ne bouge pas, sa respiration est lente, elle aussi apaisée. Moi, j’observe ce paysage marin, longtemps, comme happé par l’horizon, hypnotisé. J’écris dans mon petit carnet vert qui ne me quitte pas. Je n’ai pas le goût de la lecture dans ces moments-là. À l’heure où nous sentirons nos estomacs nous rappeler le rythme biologique, nous nous « retrouverons » pour boire un lassi ou une citronnade et pour manger. Les passages successifs des vendeurs de colliers de billes de verre ou de plastique, de bracelets en cuir ou en bois ou de ceux vendant des noix de coco pour leur eau ou des ananas, leurs lourds paniers en équilibre sur la tête, interrompront cette quiétude.
À partir de 17 heures – une autre ambiance – les touristes, Indiens de Bombay, Delhi ou Calcutta, envahiront l’immense plage de sable blond où nous nous trouvons. Ils fumeront des cigarettes (ou autre chose !), boiront de la bière (ou autre chose !), parleront fort (comme le font habituellement les Indiens !), joueront au frisbee ou au football (comme de grands enfants !). Leurs musiques, tout droit sorties de leur enceinte nomade « Marshall », se télescoperont çà et là. Tout cela aura un air joyeux de belles vacances. Des enfants excités crieront dans l’eau tandis que les parents les surveilleront depuis la plage. Beaucoup se baigneront tout habillé. Cependant, alors que les hommes porteront des bermudas, des femmes indiennes braveront la culture du corps dissimulé et « s’exhiberont » dans un maillot de bain parfois mini mini. Une autre Inde. Les plages sont surveillées, les maîtres sauveteurs, grosse frite en bandoulière, ont l’œil vif, le pas alerte et le coup de sifflet un rien intempestif. Rien ne leur échappe, aucune vague n’engloutira de nageur. Ils semblent patients et très pédagogues, expliquent aux parents qu’il est important de surveiller leurs progénitures, parlent aux jeunes des dangers de la mer. La jeep des garde-côtes sillonnera la plage et lancera, de loin en loin, des mises en garde à l’encontre des imprudents. Des hippies, crânes rasés, queues de cheval ou dreadlocks, vêtus de longhi, torse nu et écharpe ceignant leur mince torse hâlé, regarderont dédaigneusement tous ces touristes, dont nous faisons partie, suppôts de l’hyperconsommation venus d’un monde qu’ils rejettent. Nous irons tous nous baigner, la température de l’eau est idéale, le soleil est plus doux à cette heure-là et on le verra bientôt affleurer l’eau, comme s’il voulait s’y jeter, pour finalement disparaître laissant la place au crépuscule.
Entre chiens et loups, les entraîneurs à la course de buffles passeront devant nous. Tenus entre deux longues cordes par le licol, ils subiront placidement cet entraînement sur le sable dur du rivage. Leur bosse sur le haut du dos tangue au rythme du déplacement. Ces bêtes massives à la belle robe beige ou camel, soyeuse, tout en muscles est un contraste saisissant avec la douceur qu’elles dégagent. Ailleurs, ce sont les chevaux montés à cru par de beaux cavaliers que l’on mettra à l’exercice. Et pour les revigorer, le bain de mer semblera être apprécié. Les vagues sont parfois si hautes que seule leur tête émerge de l’eau sans qu’ils en soient effrayés. Plus tard, l’un de ces cavaliers magnifiquement sculpté viendra prendre sa douche sur le sable juste sous nos yeux émerveillés.
Au même moment, les filets de pêche seront tirés sur la plage. Les pêcheurs, entravés deux par deux à une longue tige en bambou au niveau des reins, reculeront à petits pas, pas de deux d’un ballet contemporain. Ils sortiront lentement l’énorme filet alourdi par le poids de ce qu’il contient et qui reste une surprise pour tous. Les badauds, comme nous, attendent impatiemment de voir ces pauvres poissons prisonniers que nous mangerons sans doute un peu plus tard. Un autre jour, une balade à scooter nous fera découvrir une plage conseillée par la jeune et charmante réceptionniste de notre cottage à Agonda.
La plage de Galgibag, à quelques kilomètres de là, protégée puisque lieu de ponte des tortues de mer, est un véritable paradis sur terre. A l’ombre des pins, nous y sommes arrivés en fin de matinée avec l’impression fantasque de revivre ce que Robinson Crusoé avait pu ressentir, non pas dans la solitude de l’espace mais submergé par cette immensité. Nous découvrirons sous la pinède deux petits restaurants de fortune. L’un d’eux marquera l’un de nos plus grands plaisirs gustatifs de notre séjour et dont je vous parlerai plus tard !

Quel plaisir de lire ces chroniques !
Il me tarde de pouvoir repartir à la découverte de nouveaux horizons, elles m’en consolent. Enjoy !
Merci Isabelle et tant mieux si cela permet à nos « followers » de voyager, s’évader, rêver, alors qu’on en a tous besoin. Nous avons été, en effet, vraiment gâtés.
Bises
Xtian
Coucou les garçons
Je vois que vous profitez bien de cette douceur de vivre et ça fait plaisir à lire..
Quand je travaillais pour l’UNESCO, dans les années 80, Goa était un lieu de mission pour mon boss 2 ou 3 fois par an et effectivement ce n’était pas aussi paradisiaque…. mais c’était il y a très longtemps
Biz
Juliette
Coucou les amis,
Merci encore de nous lire ; grand bien vous fasse ! La suite des chroniques est à venir … un vrai feuilleton !
Ce que tu dis de ton boss de l’époque confirme, en effet, ce que nous disait un ami sur les plages de Goa. Heureusement pour le tourisme, mais pour les Indiens eux-mêmes et l’écosystème, que tout cela a changé !
Bises à vous deux et portez vous bien.
Xtian&Éric
Voilà, je me régale de vos chroniques ! Je me passe et me repasse la mini -vidéo du buffle qui court sur la plage au soleil couchant. J’en veux d’autres… des soleils couchants, des plages, des gardiens de buffles aux torses hâlés… et des vagues qui vont et viennent.
Merci. C’est vrai qu’on part un peu avec vous.
Je vous embrasse fort. A très vite pour la suite.
Holla Bella Patricia,
Les commentaires que nous recevons me mettent au défis de toujours et encore écrire pour garder en mémoire cette tranche de vie indienne que nous vivons, mais aussi pour vous. Et vous nous mettez toujours en joie de savoir que vous êtes avec nous. Un peu de patience pour la 3ème chronique en préparation …
Nous vous embrassons très fort
Xtian&Éric