Kashi, Ville de Lumière

Week-end de Toussaint du 29 octobre au 1er novembre 2022

Après Bollywood, nous voici dans la ville la plus sacrée de l’Inde. Et je dois rédiger cet article avant la fin de la semaine car nous serons repartis. Éric à Jaipur, Rajasthan, pour l’université d’automne organisée par l’Institut français, moi, dans l’ashram de Madurai, Tamil Nadu, pour une nouvelle retraite. Nous y resterons chacun toute la semaine.

Assi ghat

Commencer le récit de notre séjour, c’est d’abord comprendre le sens et l’importance que revêt Varanasi pour les Indiens. De plus, de nombreux Occidentaux y passent parce qu’elle est fortement emprunte de spiritualité. Je vais donc tenter de l’expliquer à partir de ce que nous avons vu et ressenti

Le Gange depuis l’étage d’un haveli du chowk

Kashi, Bénarès (ou Banaras), Varanasi. Trois noms pour une seule et même ville. Cette cité, l’une des plus anciennes au monde habitée de façon continue, a été fondée au  XIème siècle av. J.-C. Elle est située sur la rive nord du Gange (Ganga) et est délimitée par deux affluents : la Varuna et l’Assi.  Vous l’aurez compris, le nom de Varanasi est ainsi formé. Dans le Mahābhārat, la ville de Kāśī (काशी : Kashi) signifie « briller » en sanskrit, d’où l’appellation de « Cité de Lumière ». Bénarès est une déformation de Varanasi où les sonorités sont poches. La ville est dédiée à Shiva. Cette ville du nord de l’Inde dans l’État de l’Uttar Pradesh dont la capitale est Lucknow, est considérée comme le centre spirituel de l’Inde. Selon la tradition bouddhiste, Bouddha aurait donné son premier sermon à Sarnath, proche de Kashi. Le Premier ministre indien Narendra Modi est le député de la ville depuis 2014.

Quartier général de police dans le chowk. A l’époque du Raj britannique, les « indigènes » étaient sévèrement punis lors de tentatives de rébellion. Les Indiens avaient alors trouvé le moyen de communiquer en cachant des informations majeures dans les feuilles de bétel à mâcher.

C’est à Varanasi que se rassemble toute l’Inde par le nombre d’âmes qui la peuplent. Week-end de festivité en l’honneur de Shiva, la foule a afflué, les touristes aussi, rendant la ville encore plus délirante, bruyante, effervescente et chaotique. Varanasi est un puits où se concentre l’hindouisme dans toute son hindouïtude. Pour nous, cela a été une révélation. Inspirés par la puissance de la religion et de la spiritualité, les fervents sont en état de « choc émotionnel », certains comme en transe. L’hindouisme définit les Hindous à travers leur mode de vie et de pensée quotidiens. Ceux-ci portent les vêtements traditionnels pour la plupart, et la plupart sont de la caste des brahmanes. Beaucoup sont rasés (c’est l’usage lors d’un décès) à l’exception d’une fine longueur de cheveux noués à l’arrière de la tête, centre de la spiritualité et de la connaissance. Tous et toutes, enfants compris, ont le front barrés de blanc et de orange, marque de bénédiction par les prêtres.

Vie d’un sadhou à Varanasi ; contemplation, marijuana et méditation
Un autre sadhou, beaucoup plus dénudé !

Les sadhous, à demi-nus et entièrement recouverts de la cendre des crémations, sont légions et les nombreux mendiants demandent l’aumône dans le chowk, la vieille ville. Le long des ghat (marches ou gradins de pierre qui descendent dans le Gange), les futures épousées en tenues d’apparat, pieds nus peints au henné de belles arabesques orientales, bracelets de chevilles tintant, leur distribuent les indulgences en pièces de monnaie et poignées de riz. Le bien est fait. Il n’y a pas un seul jour de l’année où Indiens et Indiennes ne viennent faire leurs ablutions rituelles à l’aube, tous désireux de s’y faire incinérer selon la tradition, sur un bûcher.

Ils viennent en masse de toute l’Inde pour cela car être incinéré à Varanasi permettrait d’atteindre le moksha, la libération du cycle des réincarnations. Les cendres sont ensuite offertes au Gange. Les enfants pré-pubères et les sadhous étant purs par nature seront tout simplement enveloppés dans un linceul, le corps lesté de pierres avant d’être donné au fleuve sacré qui les accueillera.

Notre curiosité sera assouvie, notre soif de toujours découvrir de nouvelles destinations, étanchée. La réputation de Varanasi ne fait qu’aiguiser ce sentiment urgent d’être là pour enfin voir de nos propres yeux. Dans notre imaginaire, Varanasi est la ville de l’Inde qu’il faut avoir vue, l’endroit où il faut être allé une fois dans sa vie. Varanasi semble être le reflet de l’Inde véritable, elle est son cœur battant, son âme, et même son essence pure. Tout Hindou qui se respecte désire se rendre une fois dans sa vie à Varanasi tout comme un Musulman à la Mecque, un Juif devant le Mur des Lamentations à Jérusalem ou un catholique à Saint Pierre de Rome, je suppose.

Bien nous en a pris d’y aller à cette période. Sans le savoir, le festival de Chaath puja avait lieu du vendredi au lundi soir. A cette période-là, les Hindous s’imposent trois jours de jeûne. Dès notre arrivée le samedi après-midi, le réceptionniste de notre hôtel nous recommandait d’aller sur le ghat pour assister au spectacle de Krishna en présence de Kashi Naresh, roi de Bénarès (car il existe encore des petits royaumes en Inde avec des rois aux pouvoirs restreints). A la hauteur d’Assi ghat, ce dernier trône au centre d’une flottille sur le pont supérieur d’un petit bateau bleu. Il est entouré de sa garde rapprochée et deux hommes sont agenouillés à ses pieds.

Un jeune garçon représentant Krishna jouait la scène dans l’eau au son de tambours percutés de plus en plus vite, de plus en plus fort. De jeunes hommes en maillot de bain lui lançaient des balles qu’il devait aller chercher au fond de l’eau jusqu’à ce qu’un cobra l’aide à en ressortir. Debout sur son corps et le tenant par la tête, Krishna (le 8ème avatar de Vishnou et dieu bleu de la compassion, de la tendresse et de l’amour) est ramené au bord du Gange sous les vivats des spectateurs. La foule compacte est au comble du ravissement. Applaudissements et hourras sont lancés en direction du roi ovationné telle une star. Nous sommes bousculés de toutes parts faisant en sorte de nous maintenir en nous agrippant aux épaules de ceux qui sont devant nous. Mais l’armée de policiers, bâtons à la main, a vite fait de disperser cette nuée dangereuse au milieu de laquelle nous nous trouvons. Dans la débâcle, je perds une sandale que j’arrive à récupérer in extremis. Nous sommes heureux de nous en être extraits.

Représentation d’une scène avec Lord Krishna dans l’eau devant le roi de Bénarès sur son bateau bleu devant une foule en liesse.

Le Palace on Ganges est un bel haveli (palais) aujourd’hui divisé en deux et malheureusement assez décati. Il a quand même belle allure. Et si notre chambre est propre, les parties communes ne sont pas nettes. Nous bénéficions d’une petite chambre (trop chère pour ce que c’est) au dernier étage avec une terrasse privative qui donne directement sur le Gange. C’est parfait. Notre premier regard du matin sera en direction du fleuve, nous y boirons de la bière le soir « à la fraîche » au-dessus de la vie bruyante et nous regarderons la nuit tomber, éclairée par les feux d’artifice et les lampions s’élevant haut dans le ciel assombri, au son des pétards qui nous faisaient sursauter à chaque fois.

Le Gange depuis la terrasse de notre hôtel

Nous avions établi un programme comprenant les visites incontournables nous réservant  des moments d’observation, de rencontres avec les autochtones, de contemplation et de tranquillité. La vie se concentre dans la vieille ville, sur les ghat et sur le fleuve. Nous commençons par une promenade en bateau au crépuscule. La courbe en parfait croissant de lune du Gange ne comporte pas moins que 80 ghat. Au départ d’Assi, au sud, le premier ou le dernier d’entre eux, c’est selon le point de vue, nous remonterons jusqu’à celui où les crémations ont lieu. C’est aussi le plus vaste, raison pour laquelle la plupart des bateaux y sont accostés. Les bateliers nous abordent, chargent leur bateau de personnes avides d’émotions intenses, sentir le Gange vibrer en eux. Finalement, nous serons les deux seuls sur l’un d’eux et nous voguerons sur le fleuve sacré, observant la vie trépidante qui se déroule sous nos yeux ébahis. L’émotion est palpable, la gorge se serre sans que l’on puisse se l’expliquer rationnellement. J’en ai même une piloérection.

La vue sur la ville est belle. On perçoit à quel point les palais qui le borde avaient du cachet. La nuit tombe vite, les lumières s’allument petit-à-petit, les édifices embellissent au fur et à mesure qu’ils sont illuminés.

Vers 18 heures sur le Gange

Varanasi Walks propose des circuits thématiques à pied. Anand, notre guide, nous a donné rendez-vous le lendemain à 9 heures. Il faudra se lever tôt. Ah ! Les vacances ! Ce n’est pas de tout repos !

Godowlia Crossing dans le Chowk

Nous le retrouvons à Godowlia Crossing, le carrefour névralgique dont l’artère principale descend vers Dasashwamedh ghat dans la vieille ville.

Dasashwamedh ghat

Notre parcours nous mènera au cœur de la cité de lumière dans des cours et des intérieurs invisibles. Au fil des ruelles tortueuses, nous découvrirons l’architecture classique des havelis et des temples cachés.

Avec Anand au cours de notre visite matinale
A l’étage d’un haveli donnant sur le fleuve

Nous pénètrerons dans des cours de palais, éveillant la curiosité de ses habitants, les surprenant à la toilette, à la cuisine ou émergeant d’une bonne sieste.

Cours de haveli habité par plusieurs familles. Un cabanon dans un coin sert de sanitaire collectif.

Nous verrons tout cela sous le spectre de la couleur, des couleurs changeantes au cours de la matinée, façades et cours tantôt baignées de soleil ou plongées dans l’obscurité due à l’étroitesse des ruelles. Nous verrons les couleurs fanées par le temps sur des façades délabrées, d’autres chatoyantes sur des édifices restaurés, ou encore, celles lumineuses éblouissant les pierres ocre et blondes des stupas.

Nous ne verrons pas les quelque 2000 temples que compte la ville mais nous visiterons le plus célèbre et vénéré d’entre eux, Shree Kashi Vishwanath, le temple d’or, dédié à Shiva, en compagnie d’un guide-prêtre que l’on nous a attribué, histoire de bien respecter le protocole.

Shree Kashi Vishwanath avec notre prêtre-guide, étudiant à la faculté de langues. Il étudie le sanskrit. C’est lui qui nous a bénis et marqué notre front d’une pâte blanche
(mélange de poudre et de lait pris sur le lingam de Shiva) puis orangé, des couleurs sacrées.
Le temple d’or est enfermé dans un « caisson », the Corridor, inauguré en 2021 par le Premier ministre.

Le fleuve n’est jamais loin. Le chowk est un dédale inextricable de venelles où les piétons et les deux-roues ne font pas bon ménage. A touche-touche, de minuscules échoppes proposent nourriture, chai, soieries, épices, jouets en bois ou articles religieux. De nombreux barbiers coupent et rasent toute la journée.

Petit marché aux fleurs bien caché

Parfois, une vache sacrée barre le passage. Il faudra attendre qu’elle veuille bien se déplacer malgré l’impatience de ceux qui sont bloqués.

Ailleurs, ce sont les tambours qui annoncent la procession d’un convoi funéraire. Le défunt dans un linceul – de couleurs différentes pour un homme, une femme ou une personne âgée – recouvert de fleurs, est allongé sur un brancard en bambou porté par quatre hommes.

Les crémations se déroulent à Manikarnila ghat. C’est le ghat le plus actif et le lieu final des convois funéraires où les femmes ne sont pas admises. Pendant que le corps du proche s’embrase, elles nettoieront la maison et brûleront tous les vêtements en signe de purification. Les hommes quitteront plus tard, au bout de trois heures généralement, le bûcher sans jamais se retourner … Orphée et Eurydice. Il faut laisser le défunt partir en paix. Sur la plate-forme au bord du Gange, c’est Maha Shmashan Puri, « Le feu qui ne s’arrête jamais ». Et en effet, 24h/24, les corps arrivent, brûlent ou attendent de l’être et l’on peut compter jusqu’à dix bûchers actifs en même temps. Il fait une chaleur incroyable. Les porteurs, des hors-castes, des Dom, sorte d’Intouchables, déposent les corps sur les bûchers érigés et s’en occupent dévotement. Ils sont munis de longues cannes de bambou pour attiser le feu, étaler les cendres et vérifier que tout le corps se consume. Les riches achèteront assez de bon bois, celui qui brûle lentement, pour que le corps soit complètement réduit en cendre. D’autres se contenteront d’un bois de moindre qualité et d’une plus petite quantité. Les gros os du corps n’auront alors pas le temps de brûler. Tant pis, tout cela sera « confié » au fleuve sacré. Les longues bûches sont empilées dans des entrepôts tout proches et sont pesées et comptabilisées. Une bande d’arnaqueurs se définissant comme des bénévoles (sic) nous abordera afin de nous expliquer ce que nous voyons, nous proposant même de prendre des photos depuis un point de vue exceptionnel. Ils ne demandent rien … un peu d’argent seulement mais ils oublient de dire s’il s’agit d’euros ou de dollars ! Nous savons que les photos sont strictement interdites et que tout cet espace est surveillé. Nous ne sommes pas tombés dans le panneau. Harishchandra est l’autre ghat pour les crémations. Il est plus petit et moins actif que le précédent mais c’est le plus ancien. C’est ici que les plus pauvres sont incinérés.

En préparation aux ablutions. C’est l’homme, brahmane qui conduira ce rituel
Puja : offrandes et prières

Nous n’aurions pas quitté Varanasi sans avoir assisté aux pujas et aux ablutions du matin. Levés à cinq heures, nous n’avions pas loin où aller. Plus tôt encore, Assi ghat avalait la foule de croyants transportant trépieds de bambou, larges plateaux à offrandes contenant fleurs, fruits, encens, bougies, offrandes de la lumière au Gange. Des hommes dévêtus et des femmes en saris s’avançaient lentement et précautionneusement sur la rive boueuse dans les eaux fraîches à cette saison, s’agrippant les uns aux autres, puis s’immergeaient plusieurs fois, les saris flottants, les dothis mouillés moulants autour de la taille. Ils buvaient ensuite du creux de leurs mains trois gorgées de cette eau douteuse. Les chants, les percussions donnent de l’importance à ces cérémonies. Le spectacle est envoûtant, fascinant. On semble être dans un autre monde, je veux dire par là, dans un monde d’une autre dimension, dans un autre univers, au sens astronomique du terme. Tout cela, cette ambiance, les couleurs, les odeurs de fumées, les vas-et-viens incessants, comme s’il ne fallait rien rater, ne rien perdre de l’instant, où il faut vivre intensément le moment présent parce que c’était le bon moment, comme si après aurait été trop tard, nous donnait le tournis, la sensation illusoire que le monde était en train de bouger et de tourner confusément autour de nous. A six heures passées, nous sommes retournés à notre hôtel et au lit pour « terminer la nuit » ou plutôt pour commencer un nouveau jour après avoir rattrapé un peu de sommeil.

5h15, puja à Assi ghat
Un petit bonhomme habillé pour l’occasion !

Sarnath : C’est un site archéologique verdoyant non loin de Varanasi. Bouddha vint à Sarnath pour prêcher la Voie du Milieu dans son premier sermon après avoir atteint l’Éveil ou l’Illumination à Bodhgaya. Au IIIème siècle av. J.C., l’empereur Ashoka fit ériger de splendides stupas et des monastères dont il ne reste que des ruines. Un seul stupa est visible aujourd’hui. Site important du bouddhisme, les pèlerins affluents du monde entier. Le site est un havre de paix comparé à la tonitruante Varanasi. Le musée archéologique comporte de merveilleuses sculptures de pierre, de Bouddha entre autres figures. Et pour des raisons qui nous échappent, les photos sont interdites.

Soieries : Varanasi est la capitale du tissage de la soie. Celle-ci, importée du Cachemire, arrive à l’état brut. Les vers à soie ne s’acclimatent pas aux températures de l’Uttar Pradesh. Les tisserands musulmans ont acquis le savoir-faire ancestral du tissage traditionnel manuel. Châles et écharpes en soie et coton, en soie brute ou sauvage, en soie souple ou super souple, tous ces tissus sont magnifiques et délicats et cela était très tentant. Invités à boire le chai, nous sommes restés longtemps dans le magasin de gros. Les employés dépliaient sous nos yeux des dizaines de tissus qui finissaient par s’empiler sur l’estrade, mélangeant couleurs, motifs et textures que les « petites mains » repliaient derrière nous.

Certains s’y prélassent pour un court instant

Il nous fallait retourner une dernière fois avant le départ sur « notre » ghat. Mardi 1er novembre était enfin plus calme, plus tranquille, comme un retour à la vie normale. Les Indiens paressaient sous les grands parasols ou sur les marches.

Ils n’ont pas fini de déblayer la boue déposée sur les ghat !

On nettoyait ici à grands jets d’eau puissants la boue accumulée sur les escaliers, on goudronnait la coque d’une barque, ailleurs on récurait casseroles et marmites ou on lavait du linge.

Le goudron goutte dans l’eau pendant qu’à côté on récure les marmites ! Non loin, une femme lavait du linge.

Là, on buvait du chai, on discutait ou l’on jouait aux cartes. Le courant normal de la vie. Jusqu’au soir où l’heure de la puja sonnera de nouveau et où la foule reviendra pour célébrer le Gange à sa manière, dans la plus grande des ferveurs et de dévotion.

4 réponses sur “Kashi, Ville de Lumière”

  1. O’ Brother,
    Encore un superbe article ! Quel talent d’écriture … C’ est à souhaiter lire « un de ces 4 » un bouquin édité de ta part ! J’attends patiemment …
    Tu m’as encore fait voyager et apprendre une foultitude de choses
    Kissss à partager
    Ta Sis ‘

    1. Hey Sis,
      Merci encore et toujours de croire en moi. Tu mets la barre haute et me donnes des objectifs un peu effrayant … mais je ne dis pas que je n’y pense pas !
      Je suis en tout cas heureux que tu voyages à travers mes récits auxquels je tiens beaucoup.
      Le prochain sera consacré à l’expérience à l’ashram, comme tu peux l’imaginer.
      Kisses à partager aussi.
      Xtian

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