
Il semble juste maintenant de vous donner quelques nouvelles très pratiques, toutes simples, toutes bêtes, sur nous, sur notre installation, sur ce que l’on peut observer et en dire, si tant est que cela puisse être intéressant ; vous en ferez ce que vous en voudrez ! Mais enfin, cet article aura le mérite d’exister et ainsi « on » ne me reprochera pas de m’éloigner du sujet en vous en rendant compte. Ce ne sera donc pas par égoïsme mais, au contraire, pour partager avec vous ce qui est, après tout, l’esprit de ce blog !

Alors donc, un point d’étape s’impose au samedi 14 décembre 2019. Deux tours en voiture ont suffi pour emmener nos bagages et les nombreux sacs des récents achats de l’hôtel à l’appartement tout proche. Les jours précédents, Bala m’avait conduit partout. Chez Home Center, tout prêt à Alwarpet, pour les meubles du salon et de la salle à manger, mais aussi pour la verrerie, la coutellerie, les casseroles et autres popotes. Puis, plus loin à Anna Agar pour la vaisselle « classique ». Enfin à T. Nagar pour la vaisselle traditionnelle, en métal, celle que l’on utilise pour les thalis. Les supermarchés pour les produits de nettoyage et de premières nécessités dans notre quartier ont terminé les tournées … É-pui-sant !
Authentique vaisselle indienne ! Ça vous tente ? Vraiment pas cher !
Notre agent immobilier avait arrangé, la veille, un rendez-vous avec ACT Fibernet pour l’installation et la connexion internet ; c’est fait et ça fonctionne très bien. Le jour de notre arrivée dans l’appartement et après avoir une dernière fois tout vérifié avec le propriétaire, l’employé du gaz a apporté et branché notre bombonne (100 roupies de pourboire), l’inscription en ligne à la compagnie d’électricité s’est faite grâce à Senthil et j’ai attendu que l’on nous livre les meubles.
Au même moment, Éric devait assister à un événement dans une école très éloignée du centre de Chennai. Il est parti à 13h30 et est rentré à 21 heures et 3 heures de trajet dans les pattes ! Il a reçu en cadeau son 3ème châle « professoral » ! On ne va plus savoir qu’en faire ! Tout content de rentrer chez nous pour se vautrer dans un canapé ! Moi aussi, j’étais rompu. Chacun ses raisons !
Un mot sur la livraison. A partir de 11 heures du matin, j’ai reçu un grand nombre de textos du magasin m’informant de la livraison imminente que je pouvais suivre en ligne en temps réel (Ah ! les technologies avancées !). 13h30, quatre livreurs déposent les paquets dans l’appartement … trois petits tours et puis s’en vont ! Durée de l’opération : 5 minutes et 4 fois 50 roupies de pourboire. En effet, une deuxième équipe, celle des « menuisiers », a pris le relais à 15h30 pour monter les meubles et 2 fois 100 roupies de pourboire ; on s’arrête là pour aujourd’hui !
Un autre mot sur les menuisiers. Ils arrivent à moto avec leur gros sac, alourdi par les outils, sur le dos. Ils se déchaussent avant d’entrer dans l’appartement, sortent perceuses, tournevis et divers outils, et, assis en tailleur, assemblent les meubles. A la fin, prise de photos à partir du téléphone portable, envoyées aussitôt en « Haut Lieu » , puis me font signer du doigt l’écran du portable. On est constamment en balance entre tradition et modernité.
Ne reste plus que le nettoyage, et il y a à faire ! Heureusement, Kamala, la jeune femme de ménage a commencé dès le lundi qui a suivi. Elle est très jeune et très menue, a un visage expressif et des yeux « parleurs » qui compensent ce qu’elle ne peut pas exprimer en anglais. Il va falloir que nous y mettions tous les deux du nôtre pour communiquer. Mais ça va le faire ! Elle a deux jeunes petits garçons. Il lui faut plus d’une heure pour venir travailler chez nous, mais elle est contente car elle n’a pas retrouvé de travail depuis début septembre. Elle nous attendait avec impatience ! La voilà rassurée et « casée » pour un bon bout de temps. J’espère que nous pourrons la recommander au futur successeur d’Éric dans 4 ans car pour Kamala, travailler chez des étrangers signifie gagner plus d’argent que chez les Indiens mais surtout, être traitée avec dignité, sans violence ! Basse caste ‘oblige’ … On connaît l’adage selon lequel il vaut mieux être né riche et bien portant que pauvre et malade … Terrible!

Il ne reste plus qu’à s’accommoder de notre nouvelle vie. Mais déjà, des ondes positives se ressentent lorsque l’on est chez nous, et moi qui y passe plus de temps qu’Éric, je m’y sens bien. Lumière, espace, zénitude. Bien sûr, il y a encore à aménager, décorer, personnaliser, faire en sorte que ce lieu soit le nôtre pendant le temps où nous y serons. Mais on est contents d’être là.
Assis sur un canapé, mon regard s’envole. Le linge flottant au vent sèche pour la première fois sur le balcon et je vois les derniers étages et les grandes lettres, rouge le soir, de l’hôtel SAVERA.
A ce jour, nous n’avons toujours pas notre carte d’identité indienne. J’ai déjà fourni trois fois à la personne qui s’occupe de notre dossier au consulat de France à Pondichéry les copies de mon passeport et de mon visa d’entrée. Notre demande de visa n’est même pas encore faite et nous ne serons donc pas en France pour les fêtes de fin d’année. Éric sera en formation à Delhi le 2 janvier prochain. Nous avons donc décidé de rester à Chennai autour de Noël, sans projet particulier si ce n’est que d’être ensemble, puis nous attraperons un vol pour Delhi le 31, histoire d’être « à la capitale » pour la nouvelle année, avant « d’attaquer » ladite formation pour l’un et le tourisme pour l’autre. Nous passerons ensemble la journée du 4 janvier pour visiter peut-être le fameux temple Sikh ‘Sri Bangla Sahib Gurudwara’ datant de 1783. Nous prendrons un vol pour « redescendre » à Chennai le dimanche 5 janvier.
Voilà, vous savez tout pour le moment, et vous voyez, on n’est pas – trop – malheureux !
Dans le luxuriant jardin du Wild Garden … … et sa très belle salle de restaurant ‘Amethyst’ Brunch avec la jeune et très sympathique équipe du Bureau de France
On vous embrasse. NAMASTÉ !